Kidult, mi-enfant, mi-adulte, enfant terrible, soldat parti en guerre contre les marques de luxe qui usent du Street Art parce que c’est tendance alors qu’elles ont longtemps (et encore aujourd’hui) méprisées ce mouvement.
Petite présentation pour ceux qui ne connaîtraient pas le loustic :
Son combat est juste et comme il le dit lui-même “si ces marques aiment tant le graffiti je ne fais que leur donner ce qu’elles veulent !”. Et biiim, parfait.
Et puis, petit à petit, une page Facebook Kidult fleurit, puis un site, un compte Twitter. Le bonhomme est rarement interviewé, on le voit sans le voir. Il organise des événements lors desquels il distribue ses t-shirt floqués de sa dernière victime, poussant même le culot à organiser sa distribution (tel Papa Noël) au pied de la boutique qu’il a vandalisé quelques jours avant. Manque de pot, la dernière fois à Paris au milieu des ados et des hipsters, la police l’attendait (comme à Londres) pour tailler la bavette. Résultat il ne s’est pas montré (et on le comprend). Avait-il sous-estimé sa côte de popularité ? Un brin mégalo ? A star is born.
Jusqu’ici tout va bien, mais alors que tout était gratuit au départ, il commence à vendre ses t-shirt sur son site, il file un de ses stickers à Zombie Boy (qui a bossé avec L’Oréal), et finalement devient lui même une marque.
Il a, certes, une légitimité, une crédibilité, gérant son image comme une véritable marque, mais la gérant un peu trop d’ailleurs.
Qu’on soit d’accord j’apprécie ce qu’il fait, sa démarche, je cautionne. Il s’approprie les codes du luxe tout comme le luxe récupère la rue. 1 partout balle au centre.
La dernière histoire en date et celle qui agite notre petite sphère, est le coup d’éclat avec Marc Jacobs. Kidult a vandalisé leur magasin. La marque a répondu et même anticipée la suite en faisant des t-shirt sous le même concept que le Kid les vendant la modique somme de 689$.
Marc Jacobs prend le contre-pied et tente de prendre Kidult à son propre jeu. Pour le coup, d’un oeil objectif et Coubertin je dis pas mal.
La réponse du Kid ne s’est pas faite attendre. Il répond au slogan de Marc Jacobs “Art by Marc Jacobs”, “Not art by Kidult”en vendant le dit t-shirt au prix de 6,89€.
Subtil mais qui gagne au final dans ce rapport de force? Malheureusement en combattant ces marques de luxe, il les sert au final, malgré lui, leur faisant de la pub, chacun gagnant en visibilité. Ce n’est pas un jugement sinon un constat un peu fataliste car même avec de la volonté, les marques, comme le soulignait ParisComLight sur Twitter, se sentent (et sont presque au final) intouchables. Un combat sans fin ?
Kidult arrive, assez bien, à garder ses secrets, possédant des zones d’ombre et quelques agissements discutables. Une grande partie de son public au final consomme, rêve de ces marques de luxe, Kidult devenant lui-même un consommable, son message se perdant un peu au milieu de tout ça. On pourrait, pour le fun, se poser la question : “Qui se sert le plus de l’autre au final?”.
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