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Du vandal, il etait TEMP

On parle beaucoup de Street Art, de graffiti, parfois en bien, parfois en mal mais souvent certains ignorent d’où cette scène est issue.

Il y a ceux qui récupèrent, ceux qui en parlent parce que c’est à la mode et ceux qui abusent de la dénomination Street Art sans qu’on sache vraiment la définir.

Sans faire une histoire exhaustive, il y a à la base le tag, un geste vandal, illégal, une envie de se réapproprier l’espace, de se représenter. Aujourd’hui, rares sont les interviews, reportages traitants de ces soldats qui ont permis de mettre en avant l’Art urbain. 

Au détour des différentes connexions, j’ai rencontré un très jeune taggueur/graffeur nommé TEMP. C’est un activiste, qui n’hésite pas à se bouger aux quatre coins de Paris et sa grande couronne, 94, 91, ligne B et C du RER, autoroute A6, A86, pour peindre. 

C’est, comme beaucoup, sur l’autoroute qu’il a pris ses premières claques visuelles et à  13 ans qu’il a vidé ses premiers marqueurs. En 2008 il commence à vraiment rentrer dans l’engrenage.

D’où vient ton blase ?

« TEMP est un dérivé de “temps”. Tu fais ton graff à un moment précis, à un endroit précis. C’est “le” moment que j’aime. »

Comment as-tu commencé ?

« Au début avec un pote de cours, puis assez vite j’ai rencontré Manta, qui fait pas mal l’autoroute, qui m’a pris sous son aile. C’est lui qui m’a inculqué les valeurs du milieu. »

Ton style ?

« J’aime à être lisible. Je travaille beaucoup sur les remplissages des lettres. Je me prends plus la tête sur le remplissage que le lettrage. J’aime que mes couleurs soient cohérentes, propres, dynamiques. Sinon comme inspiration il y a A2R, DW et je suis assez fan de TOREK et SOZE. J’aime aussi les délires stickers qui ont du sens. »

Des anecdotes ?

« A Massy, sur les voies ferrées, j’ai graffé sous les yeux d’un conducteur de train. C’était intense. Après c’est les histoires habituelles quand tu fais du vandal: chutes, blessures, perte de clés, ou course poursuite. Sinon il y a la fois où j’ai fais un tag à Châtelet et le lendemain il se retrouve en première page du journal gratuit Métro derrière Julie Décosse. » 

Ton rapport à la toile ?

« J’ai réalisé quelques toiles pour des proches, j’ai fais deux salons de la maison, mais je suis jeune, la toile c’est pas pour tout de suite. C’est plus pour les mecs qui ont 20 ans de graff derrière eux, mais j’ai rien contre. »

Tes crews ?

« RJK. »

Des dédicaces ?

« Oh que oui : MANTA, SOZE, NAIF, TOPE, FONK, SOLEK, MOCH, RAYOZ, DYE, TOREK, OMOUCK, ADORE, NORA, CHILS, PARLA, DOSK, MEKTE, DUNZ, DOUI, REK, TRIZO, WOUX, OSTYL, KENS, KONTR, SAM.R, BEFA, ISKE, JESU, BOUGR, PINE DACK, EKOUT, INTOX, OBTO, KBUZ, RATAL. Et à ma femme qui supporte mes conneries chaque soir. »

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