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Depuis quelques jours nous voyons passer sur Instagram, Facebook et autres, l’image d’un reporter habiller comme un policier, armé d’une caméra et d’un appareil photo, shootant un mec habillé en costard-cravate dont la tête a été remplacé par un journal.
Une image simple et choc qui laisse place à plusieurs interprétations…
Il paraît claire qu’elle dénonce une violence des médias dans notre quotidien. Cependant qu’a vraiment voulu dire l’artiste à travers cette image ?
Des apparences trompeuses…
En premier lieu on se dit que le collage réalisé dans la rue est sûrement l’œuvre d’un street artist, d’ailleurs la majorité des personnes ayant relayés cette affiche l’ont hashtaggé « streetart ».
Mais la présence d’un QR code éveillant notre curiosité nous décidons de flasher ce dernier. Et là, surprise ! On nous renvoie vers FINE ART CUT, un « art shop ». Ah bon ? L’affiche, qui s’intitule « Press Power », est en réalité l’œuvre d’un artiste qui sera présentée dans le cadre de la première exposition de la série « Chaos » au musée d’Art Contemporain, Danubiana Museum, à Bratislava en Slovaquie en mai 2013.
Dans le descriptif on nous explique :
« Cette photographie « dénonce » le sur-pouvoir de la presse et des médias, son dictat et pose les questions suivantes :
Ont-ils trop d’influence ? Est-ce que trop d’informations tue l’information elle-même ? La presse et les médias sont-ils vraiment libres dans un pays démocratique ? Sont-ils trop objectifs ou neutres ? Ne servent-ils pas les pouvoirs financiers et politiques ? …
Ce sont toutes ces questions que Rancinan veut poser au travers de cette photographie. »
Pertinent.
L’affiche est quant à elle vendue 250 euros, mais à ce prix là, elle est signée et limitée à 200 exemplaires. Ouf ! On avait peur d’être prit pour des cons.
Plusieurs questions se posent :
Ce qui est intéressant ici, c’est que l’artiste vend cette affiche mais en parallèle en colle dans la rue avec un QR code. En scannant le code et en tombant sur FINE ART CUT, les mecs auraient tendance à décoller l’affiche et à s’en foutre de l’artiste, se disant « fuck moi je l’achète pas, je la prends. » Non nous n’avons pas l’esprit tordu.
Pourquoi vendre ce que tu colles et donc ce que tu offres dans la rue ?
La démarche semble quelque peu bizarre.
Qui a réellement fait l’effort (oui c’est fatigant quand même) de scanner le QR code ?
Vous trouvez ça logique ?
Se poser des questions sur la presse d’une manière générale c’est nécessaire, c’est un acte citoyen, vérifier ce qu’on photographie et ce qu’on relaye sur les réseaux sociaux, c’est tout aussi important, tout comme ce qu’on colle dans la rue et pourquoi on le fait.