Milo répond à La Triennale d’art contemporain
Une fausse exposition d’art contemporain est recréée dans un quartier parisien réputé pour ses galeries d’art. Pourquoi ? Pour répondre à la déception/frustration d’une Triennale calculée, inexpliquée et empreinte d’élitisme.
En réponse à ce malaise, Milo a créé un dispositif original : il s’agit « d’exposer » des éléments trouvés dans la rue en les mettant en scène à la façon des expositions d’art contemporain classiques.
Chaque élément déniché est délimité au sol par un cadre de scotch signifiant ainsi un emplacement dédié et donc sacré. Au-dessus, vous trouverez un cartel sur lequel sont inscrites des informations officielles concernant l’ « oeuvre ». Des informations, inspirations et autres explications rédigées par l’artiste telles que son nom, le nom de l’œuvre…
L ‘objet de rue au départ trivial et sans intérêt, devient objet d’art parce qu’on décide de lui donner un sens, une valeur matérielle et intellectuelle.
Ainsi, un banal chewing-gum mâché auquel on n’aurait pas prêté attention ou qu’on aurait considéré avec dégout devient objet d’intérêt et de questionnement du simple fait qu’il est encadré et intitulé. Nous désacralisons l’oeuvre contemporaine pour en re-baptiser une autre dans la rue.
Ce projet résonne comme un pied de nez à l’élitisme latent de certaines expositions d’art contemporain. Celui-ci se ressent à travers le manque de clarté, le coût de l’entrée qui mettent finalement à distance « la masse ».
Ces fausses œuvres d’art visent donc à interpeller, interroger l’art contemporain et posent avec humour la question de la valeur d’une œuvre dite « artistique ».
En référence aux ready made de Marcel Duchamp, l’artiste soulève avec habileté la question du statut de l’œuvre d’art.
Dire qu’un objet est oeuvre ne suffit pas à lui attribuer le statut d’oeuvre ? A méditer.
Propos initialement recueillis chez NBK.
Et dans quel quartier de Paris, pouvons-nous trouver ces oeuvres ?
C’était derrière Beaubourg, rue Quincampoix.
En vous remerciant !