Le lancement du label N.A.U, pour Nouvel Art Urbain, enfin une promesse intéressante dans l’univers du Street Art actuel ?
Disons-le d’amblée, les histoires de labels, de caution etc, sont des concepts à prendre avec des pincettes, d’autant plus que c’est souvent une démarche plus mercantile que de convictions.
A l’origine de ce label, l’idée de trois personnes dont un commissaire d’expositions.
Partant sans a priori, mais avec une grande curiosité, nous sommes allés à la rencontre des créateurs de ce label.
Le label N.A.U qu’est-ce que c’est ?
« C’est un label indépendant, avec comme thème et problématique l’espace urbain. Il y a une volonté d’archivage d’oeuvres urbaines. Nous voulons laisser une trace et parler de cette époque qu’on traverse actuellement avec toutes les évolutions et les changements que nous connaissons. Le Street Art, le graffiti, par essence éphémère, est vite effacé. Nous souhaitons donc garder des traces de tout ça pour pouvoir raconter dans le futur ce qu’il s’est passé dans les rues.
Chez N.A.U c’est l’oeuvre qui est labellisée et non l’artiste, qui lui reste libre. De même, le label ne possède pas d’oeuvres et ne touche pas d’argent.
On ne veut pas forcément se sectoriser ; par exemple, le travail d’un photographe peut être labellisé, si il y a un univers autour et que la problématique est vraiment l’espace urbain.
De même, N.A.U recherche des artistes qui ont comme problématique de savoir comment exposer leur Art et pérenniser leurs différentes oeuvres urbaines et nous conter l’histoire du dehors. »
Comment fonctionne le label ?
« Lorsqu’un artiste, ou que le label, souhaite labelliser une oeuvre, on vérifie que tout correspond aux attentes et aux valeurs de N.A.U. Si c’est le cas, on établit un contrat entre l’artiste et les trois responsables du label. Le contrat est inaltérable, c’est à dire qu’une oeuvre labellisée ne pourra plus changer de statut. C’est comme une garantie.
Aucune oeuvre réalisée avant 2000 ne peut être labellisée.
Le label ne touche pas d’argent et si ça doit être le cas plus tard, ce sera une somme symbolique car le but n’est pas là.
Le but, c’est démarcher des lieux, des personnes pour des expositions collectives, et donc permettre à des artistes qui ont des oeuvres labellisées, de répondre à certaines demandes et d’obtenir de la visibilité. Il y a également une partie recherche, questionnement sur l’espace urbain.
Avec ce label, nous cherchons à écrire notre histoire, à créer notre case dans l’Art et être en fracture avec le reste. »
Des oeuvres déjà labellisées ?
« Oui, il y a des artistes qui ont déjà des oeuvres labellisées comme Milo, Jim, Lor-K, Blago… Mais il y aura plus d’informations bientôt… »
Ambitieux, et même si tout n’est pas très claire pour le moment, le projet a le mérite de bousculer un temps soit peu un mouvement qui a tendance à se figer afin d’aller de l’avant.
Le label, une solution alternative mettant également en relation l’artiste et un potentiel acquéreur en squizzant les galeries, l’argent passant directement de l’acquéreur à l’auteur ?
Si vous avez envie d’en savoir plus et êtes curieux, vous pouvez poser vos questions et suivre l’actualité de N.A.U sur Facebook, Twitter et le site.
A noter également dans vos agenda, la soirée d’inauguration du label le Samedi 1er Février de 17H00 à 22H00 au Chêne à Villejuif.
4 Commentaires
Bonsoir In ze street,
Tout d’abord nous tenons à vous remercier pour la rencontre, et l’article que celle ci a fait naître! C’est un soutien considérable, que l’on ne peut s’empêcher de commenter! La retranscription et la synthèse d’une conversation à l’écrit sont taches complexes! C’est pourquoi nous prenons le temps d’ajouter quelques lignes à ses mots…Il nous semble essentiel de clarifier les « choses », pour ceux qui seraient encore dans le flou ;) (sans grande surprise, vous deviez vous en douter!)
Soyons moins superficiel…
Le « Street-Art » n’est, pour nous, qu’un terme technique; une étiquette « coller » à la création urbaine qui s’est multiformisée après les années 90… Tout comme le tag ou le graffiti , le street art est aujourd’hui exploité comme « style »…Un style avec ses clichés et ses codes! Nombres d’artistes délaissent leur propos au profit d’une esthétique urbaine reproduite sur multiples matériaux…Sans jugements mais plutôt avec lucidité, nous constatons que l’art donné à voir en exposition n’a d’urbain que les influences!
L’importance du contexte, dans la création urbaine, doit reprendre sa place pour ne plus entrevoir la rue comme simple support!
Notre réflexion part de là, trouver des artistes qui tiennent compte du contexte, et développent un regard critique sur l’espace urbain, en lieu d’exposition. Non plus question de styles, de techniques ou de médiums…mais plus de propos, d’analyses et de recherches! Les pièces présentées en lieu d’exposition doivent développer un rapport direct à l’espace urbain et proposer un regard pertinent sur cet espace atypique. Nous labellisons donc des œuvres qui correspondent à ses critères.
Notre but est de concevoir un archivages d’œuvres représentatives du contexte urbain actuel.
Eviter la sectorisation en recherchant des artistes de tout horizons…
Peinture, projection, installation, vidéos, sculptures, dessins, les problématiques liées à l’espace urbain ne peuvent se limiter ou se restreindre en un médium, bien au contraire, nous souhaitons être surpris par les choix que l’artiste prendra pour pérenniser ses réflexions! Et effectivement nous sommes une passerelles permettant aux artistes d’accéder à l’exposition ou à la vente sans contraintes monétaires…
Nous avons bien conscience du changement de pensée qu’opère des propos comme les nôtres. Mais l’évidence du constat établit est sans failles : La majorité des expositions d’art urbain ne présentent que des styles ou des techniques aux influences urbaines avec un contexte absent, effacé, masqué, travestit…
Il est temps d’apporter un regard critique sur cet art qui à aujourd’hui sa légitimité! (?)
N’est il pas ironique, en art, de devoir constituer un label pour défendre des propos d’artistes?
Avec son allure d’article bis nous concluons ce commentaire.
L’équipe N.A.U
PS: ATTENTION (à préciser) les idéogrammes présentés illustrent l’exemple d’un graffiti !
Bonjour, je tenais juste à vous informer que l’artiste Jean Starck, co fondateur et activiste du groupe Art-Cloche dans les années 70, labelise déjà ses oeuvres du sigle NAU depuis de nombreuses années.
Il serait peut être judicieux de le contacter…
Amicalement
B P
Bonjour B.P
Les mots sont comme matières… Ils sont employés, agencés, mis en commun…
Rarement inventés mais plutôt redéfinis… « Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme »
Autant, nous avons constaté que le terme de Nouvel Art urbain (acronyme NAU) à déjà été employé (comme l’exemple mentionné ou comme tant d’autres…)
Mais il nous semble mériter une définition différente que celles trouvées jusqu’à ce jour!
(Un mot, ou un groupe de mot peuvent se ré approprier à l’infini tant qu’une définition en est faite.)
Tout l’enjeu, est de tendre à l’universalité du sens qu’il évoque…
Merci pour votre commentaire.
L’équipe NAU